Histoire du monde, et aujourd'hui?

Eàrànë, terre ancestrale, mère des êtres, maitresse des elfes... De mémoire, personne ne se souvient d'où vient la vie, la tradition, les coutumes du peuple elfique. Mais la sagesse est la sagesse et les sages ont apprit qu'il ne fallait pas remuer le passé et accepter les choses telles qu'Eàrànë les donnent.

Dans l'ombre et le silence, l'ordre d'Eàrànë accompli son œuvre. Qui sont-ils? Personne ne le sait vraiment, personne n'ose prononcer plus que leur nom. Eux, se sont les prêtresses et prêtres de la terre. Touchés par sa grâce ils disposent de la magie des éléments. En contrepartie, ces elfes protègent le sang du souverain, agissent pour le bien du peuple, pour le bien de la terre. Mais n'est pas touché qui veut et la terre n'élit que de rares elfes. A tout âge, Eàrànë les appelle à elle pour que son ordre les forme. Mais les elfes sont soumis aux humeurs et aux changements. D'un seul ordre au début des temps, deux furent formés : l'un vénérant Órelindën, l'autre Caranthir. Chaque faction a des buts définis mais se garde bien d'en informer les autres...

Dès leur naissance, les elfes se donnent à leur terre et la terre leur donne un souverain. De la lignée des Silimaurë, la légende dit que le cœur des rois et des reines bat avec celui de la terre, pour celui de la terre diront certains. Dans l'histoire, chaque période sans Silimaurë sur le trône s'est montrée bien triste pour le peuple, autant que la peine des mânes des anciens en voyant leurs héritiers se battre pour le trône. Mais ces souvenirs se sont perdus depuis longtemps, et pour beaucoup n'ont plus valeur que de coutume. Oubliant le pourquoi de l'existence des rebelles. Malgré tout, ils persistent sous une autre forme : la cérémonie de l'héritage, celle où la terre choisit celui des enfants royaux qui la mènera au mieux vers le lendemain. En effet, au sortir d'une guerre sanglante, les dépositaires du don d'Elanessë, Órelindën et Caranthir s'unirent pour jeter un sort de communion entre l'Eàrànë et le grand arbre pour qu'il sonde le cœur et l'esprit des candidats.

Pourtant, le peuple elfique vit en paix avec lui-même. Chacun nait égal à son voisin et apprend, dès son plus jeune âge, à se servir de ce que la nature lui donne. Ils vivent dans des villes fondées au cœur des forêts, aménagées sans blesser les arbres. Ils parlent aux animaux, puisent leur énergie des plantes, envoient leurs messages avec le pollen. La terre qui garde la mémoire des choses peut leur envoyer des songes...

Le peuple est aujourd'hui entré dans le règne de Nessa Silimaurë. Son accession au pouvoir ne s'est pas faite sans peine... Son père, le roi Valarë, eut un règne faste : le commerce était fleurissant, les relations entre les villes détendues... Rien n'avait prédestiné le peuple à souffrir. Rob'lin, son frère, était jeune et fougueux mais trouva plus fougueux que lui : une meute de loup le blessèrent mortellement, avant que son esprit n'eut put être donné à la terre. Ce coup du sort frappa durement le roi et sa fille. Affaiblit, le monarque préféra se retirer et laisser le pouvoir à Nessa. Malgré tout, la nouvelle reine souffrait elle aussi en silence de cette perte et sa santé commença à se détériorer.

La dernière grande guerre sombre se déroula il y a moins d'une dizaine de génération. A cette époque, le peuple elfe venait de perdre son roi. Son seul héritier, Calion n'était qu'un enfant de trente an, bien trop jeune pour régner. Le conseil des vénérable désigna donc un neveu de feu l'ancien roi comme régent, pensant par cela ne pas troubler Eàrànë. Osthater était de sang royal, sa mère étant la sœur du défunt. Aux premiers temps de cette cohabitation, tout ce passa bien pour les deux cousins et pour le peuple.

Malheureusement le pouvoir fait souvent tourner les esprits et Osthater n'était exempt d'ambition. Le jour vint alors ou il se proclama roi des elfes d'Eàrànë. La cérémonie se passa sous une fine bruine mais le nouveau souverain préféra y voir une bénédiction, la pluie étant mère des moissons, et ne releva pas le présage. Le peuple lui se divisa. Certains faisant valoir les prétentions du neveu de l'ancien roi, d'autre voulant respecter les écritures et placer le fils sur le trône. La division se fit même parmi les conseillers, les vénérables. Personne n'était indifférent. Si bien que la guerre prédite par les manants arriva...

Au bout de vingts ans, plus d'un sixième de la population était passé de l'autre coté du voile laissant le pays au bord de la famille, porte ouverte aux maladies. La légende semblait bien s'être réalisé pour le peuple des elfes. Sans Silimaurë sur le trône, le pays ne pouvait que péricliter. De nombreux partisans du roi usurpateur rejoignirent les camps ennemis et enfin un avantage sembla se profiler dans un des camps.

Les partisans du roi, de moins en moins nombreux sentirent la défaite proche. Pour préserver les leurs, femmes et enfants furent envoyé sur la grand île récemment découverte, grâce aux progrès maritimes, pour y trouver refuge. Acculé sur les cotes les combattants tombaient les un après les autres. Leurs espoirs semblaient s'être envolé avec leur volonté. Seuls leurs orgueils et honneurs le faisant combattre une dernière fois. Sous un ciel orange, les hommes de Calion remportèrent la victoire, nul ennemis ne menacerait plus les droits de leur Silimaurë! Magnanimes, le choix fut prit de laisser en paix les réfugiés de l'île, ce n'étaient que des femmes et des enfants. Les tuer n'aurait pas été honorable.

A l'issue de la bataille, Calion, âgé de soixante ans pu enfin monter sur son trône. Le pays redevint prospère comme la légende le promettait. La vie reprit son cours sur le continent...

Pour les elfes de l'île, la vie fut plus dure. Comme maudit par Eàrànë. Leurs rares terres n'étaient guère fertile. Les enfants devenu grands n'engendraient que peu. Malgré tout cela, le clan passa les génération. Ayant regagné un semblant de vigueur, ils n'en avaient pas pour autant oublié la rancune vis à vis des elfes du pays. Poussé par quelque instinct de folie ils traversaient régulièrement la mer pour tenter de regagner des terres plus prospères...

Aujourd'hui, pour tout elfe n'ayant jamais vu la cote, ces elfes sont presque une légende, mais pour tout ceux qui les ont combattu, ils sont la hantise d'un retour à la guerre.